Mer au bord du néant,
Qui se mêle au néant,
Pour mieux savoir le ciel,
Les plages, les rochers,
Pour mieux les recevoir.
Guillevic
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Là, ça grouille dans toi,
Mais au moins je le vois.
Guillevic
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Ne jouerons-nous jamais
Ne serait-ce qu’une heure,
Rien que quelques minutes,
Océan solennel,
Sans que tu aies cet air
De t’occuper ailleurs ?
Guillevic
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Mer sans vieillesse,
Sans plaie à refermer,
Sans ventre apparemment.
Guillevic
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J’ai joué sur la pierre
De mes regards et de mes doigts
Et mêlés à la mer,
S’en allant sur la mer,
Revenant par la mer,
J’ai cru à des réponses de la pierre.
Guillevic
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Soyons justes : sans toi
Que nous serait l’espace
Et que seraient les rocs ?
Guillevic
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La mer comme un néant
Qui se voudrait la mer,
Qui voudrait se donner
Des attributs terrestres
Et la force qu’elle a
Par référence au vent.
Guillevic
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Ne te fie pas au goémon: la mer
Y a cherché refuge contre soi,
Consistance et figure.
Pourrait s’y dérouler
Ce qu’enroula la mer.
Guillevic
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Ils ne sont pas tous dans la mer,
Au bord de la mer,
Les rochers.
Mais ceux qui sont au loin,
Égarés dans les terres,
Ont un ennui plus bas,
Presque au bord de l’aveu.
Guillevic
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D’abord presque pareille
A celle du grand large,
De bassin en bassin
Ton eau devient épaisse
Et finit par nourrir
Des espèces de vert
Comme font nos fontaines.
Guillevic
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