Il était une fois un méchant ours borgne :
qui s’amusait à dire des horreurs toujours plus horribles pour que les gens les retiennent.
Il avait une fille, qui, elle, avait tout le temps un méchant sourire crispé sur les lèvres, et ce sourire faisait aussi peur que l’œil de son père :
Et elle répétait les mêmes horreurs, mais sans grogner. Alors les gens ne voyaient plus ses grandes dents.
Et beaucoup, beaucoup d’ours ont fini par écouter ces méchants ours, jusqu’à avoir des oreilles brunes et devenir aveugles :
Et ils criaient : « On veut les méchants ours, qui nous taperont sur l’échine, mais moins que sur nos cousins les ours noirs ».
Quelques pauvres ours qui avaient gardé leurs yeux et un peu de cervelle se désespéraient :
Et ils pensaient aux vieux ours qui étaient morts pendant la dernière guerre à cause des méchants ours et qui devaient se retourner dans leur tombe :
Et ils lisaient de la poésie pour se consoler :
La ville se retourne en crachant ses vertèbres
sur la colline creuse et les étoiles vides.
Ce soir, il y a tant de mort inemployée. (Alain Bosquet)
Et ça ne les consolait pas du tout du tout !
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Un conte toulonnais… Avec dans le rôle du père… le fameux borgne … dans le rôle de la fille…
Une amie dit qu’on aura les politiques qu’on mérite! Quelle horreur!
Tu verras dimanche que c’est un conte national ! Enfin, « conte » c’est optimiste.
Finalement, le premier ours est plus haut en couleurs
sur la Vie en Gris…
🙂
C’est le même fichier. Peut-être que le texte empêche de bien voir les photos ? D’en faire son miel, pour rester dans le contexte…
Selon que l’on regarde sur fond gris LVeG ou blanc de ce site,
la densité du bleu de l’ours se modifie…
Pour le texte, je n’arrive pas à croire à un méchant ours borgne.
Le personnage auquel me fait penser ton allusion ne saurait en aucun
cas être un plantigrade, mais un rétrograde !
🙂