Marée basse – who by fire

 

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Ils trouvent dans le journal des raisons de désespérer du monde. Des petits vieux ligotés à qui on a soutiré leur retraite, des mamies malmenées, de faux flics pour qui on a sorti les maigres économies cachées derrière le bidet. Des jeunes qui sont rentrés par la fenêtre du garage. Une aide ménagère qui se servait dans la cagnotte.
Ils se barricadent quand la lumière baisse. Ferment tous les volets. Celui de la fenêtre de l’escalier. Celle de la garde-robe. Celle de la salle de bains. Ferment toutes les chambres, les grandes baies du salon. Et quand tout est bouclé, l’un après l’autre ils vérifient qu’aucun accès n’est resté ouvert.
Ils marchent à pas feutrés, refaisant chaque jour la même promenade, aux mêmes heures, s’asseyant sur les mêmes bancs, rencontrant les mêmes personnes, se parlant le même nombre de minutes sur les mêmes sujets convenus . Une répétition à l’infini de la même journée.
Et puis on parle de la mort. Chez qui elle advient. Comment elle advient. Les ruptures d’anévrisme. Dans le sommeil. Les cancers récidivants: « Il est parti en quelques jours ». Il est tombé. Il est resté trois jours allongé dans sa salle de bains.  » « Alzheimer, Insuffisance respiratoire ». Un jour, on arrête de respirer. La veille – toujours – il faisait son jardin. « On meurt – disait l’enfant – alors qu’on est vivant… « 

 

 

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3 réflexions sur « Marée basse – who by fire »

  1. Photographiquement, ce n’est plus une mise en abîme; mais en coque.
    En terme de navigation, c’est plus compliqué : cela frise l’embouteillage !
    😉

  2. C’est même un embouteillage photographique, puisque les vieilles coques de Camaret font le bonheur de tous les photographes de passage. Une recherche google : épaves camaret donne l’indigestion !

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