La campagne est mitée par des mas dont la construction « traditionnelle » s’accorde plus à la piscine du jardin paysager qu’à la campagne provençale. Peu à peu les collines sont sillonnées de sentiers qui accélèrent l’érosion, et mettent à nu ce qui avait vocation à rester caché : les créatures des arbres.
Une pauvre fée qui avait connu des jours meilleurs du temps des paysans taiseux montre son squelette décharné aux adeptes de la marche nordique qui piquent de leurs bâtons mécaniques ce qui fut le lit creusé du chemin de son désir…
La pauvre me hèle, me voyant avec un appareil photo : « t’as vu mes seins, mon mignon ? ». Comment résister à ce désir sénile d’exhibition mammaire. Elle ne fera pas la couverture de magazines érotiques, mais je m’exécute en lui promettant hypocritement qu’elle sera élue reine de ces bois, et que de jeunes marcheurs aux mollets gonflés viendront de loin admirer l’opulence craquelée de cette féminité surnaturelle…
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