Memento mori



Ce qui est le plus étonnant se trouve dans les rapports de police: l’homme a prétendu aux enquêteurs qu’il ne savait pas qu’elle était décédée quand il lui faisait l’amour et n’avait pas réalisé qu’elle ne respirait plus…

Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d’un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n’auras pour alcôve et manoir
Qu’un caveau pluvieux et qu’une fosse creuse;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu’assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni,

Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n’avoir pas connu ce que pleurent les morts ? »
─ Et le ver rongera ta peau comme un remords.  C. Beaudelaire

1 réflexion sur « Memento mori »

  1. Mais que peut comprendre de l’amour un rapport de police ?
    Les Lapalissades du plaisir (et des déviances de celui-ci) sont encore à écrire…
    Quelques instants avant de jouir, il était mort et sa victime…
    Réincarnée ?
    😉
    Votre image d’aujourd’hui est baroque en diable…

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