Inter-espèces – 4

 

Le harem est lié à la notion d’infanticide depuis la description de cette pratique chez le gorille en 1979. En effet, l’objectif de cette organisation résulte de la volonté d’un mâle de s’accaparer le potentiel reproducteur de plusieurs femelles. S’il perd sa place, son successeur tuera tous les petits non sevrés afin que leur mère retrouve rapidement sa capacité reproductive. «On pense que la prévention de l’infanticide est une force évolutive importante qui explique l’apparition de certaines autres formes d’organisations», explique le primatologue Luca Morino. Le mâle est marqué par ce mode de vie : il est grand, costaud, avec des canines proéminentes pour étaler sa puissance. Il présente un pénis réduit et des testicules tout petits, puisqu’il est seul à féconder «ses» femelles. La structure d’un harem est toujours la même : un mâle est seul au milieu de femelles. Mais les relations en son sein peuvent être très différentes. Chez les babouins géladas, c’est un groupe de femelles apparentées qui acceptent un mâle protecteur et géniteur parmi elles. Mais chez les babouins hamadryas, c’est un mâle agressif qui va tenir sous sa coupe des femelles non apparentées. Une attitude qui ne protège pas du cocufiage. Le spécialiste des hamadryas Hans Kummer a décrit les agissements d’une femelle qui, tout en jouant avec un objet, s’éloigne du mâle dominant jusqu’à avoir la moitié basse du corps cachée par un rocher derrière lequel un autre mâle s’active au nez et à la barbe de son congénère.

Libération

 

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