Léman, crépuscule

blog13_11_15_DSF2870

 

Depuis que j’ai quitté le pays,
Tant ont sombré dans la tombe,
Que j’ai aimés – si je les compte,
Mon âme se met à saigner.

Et je dois compter – en comptant
Monte toujours plus haut mon tourment,
C’est comme si les cadavre valsaient
Sur ma poitrine – mon Dieu ! ils s’apaisent !

Seit ich das Land verlassen hab,
So viele sanken dort ins Grab,
Die ich geliebt — wenn ich sie zähle,
So will verbluten meine Seele.

Und zählen muß ich — Mit der Zahl
Schwillt immer höher meine Qual;
Mir ist, als wälzten sich die Leichen,
Auf meine Brust — Gottlob! Sie weichen!

Heine

 

 

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