Belle époque

 

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À 16 ans, elle a déjà divorcé deux fois et part tenter sa chance au music-hall de Broadway, à New York. Une riche mondaine, Caroline Dudley, la remarque et lui propose de la suivre à Paris. La jeune aventurière n’hésite pas, d’autant qu’elle a entendu dire qu’en France les Noirs étaient plus respectés, qu’elle n’aurait plus à affronter la discrimination, qu’elle voyait comme « une bête terrible qui paralyse l’âme et le corps ».
Pourtant, sur place, c’est son personnage de jeune sauvageonne, caricature de « négresse » animale et sensuelle à l’excès, qui lui permet de conquérir le public parisien.
Dans la « Danse sauvage » qu’elle exécute pour la première fois pour la Revue nègre en 1927, au Théâtre des Champs-Élysées, on la voit se mettre à quatre pattes, exécuter une sorte de charleston exotique, jouer au primitif en roulant des yeux et des hanches suggestivement, presque nue sous sa célèbre ceinture de bananes. Elle aura plus tard cette formule : « Je n’étais pas nue, je n’avais seulement pas de vêtements sur moi. »

 

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Joséphine Baker, « La Vénus Noire », connue pour son succès du Music Hall, était aussi une résistante de première heure, en lutte acharnée contre le racisme, mais également une mère aimante qui a construit la tribu Arc en Ciel avec ses 12 enfants adoptés et installés au château des Milandes à Castelnaud.
L’idée de la faire entrer au Panthéon vient de Régis Debray. L’écrivain et philosophe a fait cette proposition qui a suscité plusieurs réactions. »Dans mon esprit, il s’agit de transformer une panthéonisation qui est un geste pieux et passablement conformiste, un geste tourné vers le passé, en quelque chose d’actif, d’émancipateur tourné vers l’avenir. Il s’agit aussi de mettre un peu de vie dans un lieu lugubre et assez collet monté comme le Panthéon ».

 

 

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