Le soir, la famille récupère le bois des palettes laissées ça et là par les entreprises de transport du voisinage. Le feu est allumé, les casseroles extraites des différentes caches à proximité (épaves de voitures, cabines téléphoniques…) et on cuisine les restes du marché grappillés le matin. Les enfants jouent, les parents crient, les hommes boivent. On fait ses besoins où l’on peut ; l’EDF a fait clôturer la pelouse attenante, transformée en un parterre de papier toilette qui essaimait ses feuilles de merde des dizaines de mètres alentour. Il reste les abords de la voie ferrée, où l’on trouve également les gobelets en plastique, reste de la distribution du SAMU social. La nuit tombe, il est temps d’aller rejoindre le parvis du cinéma abandonné, qui offre une maigre protection devant les intempéries. La troupe se déplace avec les matelas en mousse sous le bras, dans les cris stridents des femmes et les rugissements des hommes. Les enfants trainent les chiens, et jouent à traverser juste devant les voitures. Le lendemain, la voirie a grossièrement nettoyé les lieux, laissant un camion rouge, peut-être pour que les enfants puissent au moins retrouver un jouet et oublier cette vie « meilleure » offerte par notre prospérité.

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 LE BLOG EST FATIGUÉ ! DIX JOURS DE VACANCES SEMBLENT NÉCESSAIRES…

JOYEUSES FÊTES  !