Ses jours étaient comptés. Il tenait à peine debout. Quand ils arrivaient à l’hôpital, il était derrière la fenêtre de sa chambre, habillé, guettant leur arrivée sur le parking. Sa sœur lui apportait le journal du jour. Il lui paraissait important que le rituel de lecture du journal ne disparût pas. Qu’il restât dans le flux de la vie… Mais au moment du départ : « Reprends moi ça ! disait-il. Je ne le lirai pas. Qu’est ce que j’en ai à foutre de savoir s’il faut voter Sego ou Sarko ! » Sa mère, prosaïque, lançait alors: « Il va falloir faire venir le jardinier ! C’est bientôt le moment de couper les hortensias ! »
– Les hortensias !… reprit-il – Les hortensias ! …»
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