Marée basse – la disparition

 

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Il ne restait plus rien qu’un ressassement de ressac maritime, une fixation sur le rythme des marées. Le retirement au loin de la mer, son avancée inexorable, calme et toujours un peu menaçante. Et puis cette oxydation des choses, cette lente et certaine dégradation, cette meurtrissure grandissante. Même la beauté de la mer, même la beauté du ciel, devenaient une souffrance, une prise de conscience ravageuse de l’absence et de la vocation à l’absence des êtres. Mais cette conscience de la finitude, cette conscience de ne rien retenir, s’élaborait froidement comme un constat détaché de toute émotion, alors que souterrainement, l’angoisse était totale, terrifiante, ravageuse, engloutissait tout, remettait toutes les pendules au niveau de la disparition, comme seule issue possible.

 

 

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