Jardin dérisoire – 18

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Adieu la plage, les céteaux, les roses trémières et les averses quotidiennes. Je ne verrai plus la sympathique vieille dame, qui, quand je la croisais au marché, ne manquait jamais de m’exhiber son porte-clefs qu’un amusant mécanisme transformait en un phallus dressé. La vie des provinces calmes et apaisées…

J’allais retrouver la ville, et même la grande ville, puisque je serai lyonnais pendant une petite dizaine d’années.

Tout s’annonçait bien :  des façades avec des tuyaux, des trottoirs avec des plaques d’égouts, et la nature maitrisée du Parc de la Tête d’Or.

Mais… il m’était arrivé une aventure extraordinaire : au hasard d’un concert de rue à Aix-en-Provence, j’avais entendu une musique descendue des cieux. Évidemment, je m’étais déjà forgé dans l’adolescence une solide culture « yé-yé » qui fait que je peux encore chantonner « dactylo-blues » (les Chaussettes noires), ou « Oh oh chéri » (Françoise Hardy). Puis une culture plus brute en découvrant le country blues (Big Bill Broonzy et ses lamentos tristes). Mais là, c’était Bach qui m’était dévoilé (concerto pour deux violons), alors que jusqu’ici toute la musique de Palestrina à Debussy, c’était la même soupe. Et à partir de Schönberg un vomitif. J’ai donc passé les années suivantes sous perfusion de France-Musique, essayé de jouer passablement de la flûte traversière, et donc quasiment abandonné mes appareils photo.

Quelque trottoirs et chaussées, néanmoins, restent de cette époque phonographique.

 

 

 

blog31_5_14_MG_0216Lyon, vers 1984

 

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Lyon, vers 1984

 

 

 

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